espace adapté et activité

Objectifs : augmenter son autonomie, favoriser l’engagement dans l’activité, favoriser un niveau d’attention correspondant à l’activité, harmoniser l’espace en fonction de ses besoins et des besoins de son entourage.   

1.     Grand espace, espaces multiples ou espace restreint.

J’ai un grand espace ou des espaces multiples, comment aménager ces espaces ?

Vous pouvez scinder votre ou vos espaces en plusieurs espaces afin d’avoir un espace dédié à une activité spécifique. Par exemple : un espace pour travailler sur table, un espace pour le goûter, un espace pour l’activité motrice, un espace pour le loisir, un espace pour la détente, un espace pour le repos.

J’ai un espace restreint, comment l’aménager ?

Dans ce cas, il faudra certainement modifier l’espace à chaque changement d’activité. Et donc ranger l’espace un peu plus régulièrement.

2.     Aménager l’espace selon l’activité.

Faut-il privilégier un espace par activité ?

Utiliser un espace par activité permet d’une part que celui-ci soit le plus adapté possible à la-dite activité, et d’autre part le passage d’un espace à un autre rythme nos mouvements, ce qui est loin d’être négligeable en cette période de confinement. Par exemples : proposer un espace plus calme pour la détente, mettre l’imprimante ou les feuilles de papier loin de l’espace de travail pour stimuler les déplacements…

Certaines personnes ont des profils kinesthésiques particuliers, nous reviendrons plus tard sur le sujet.

Par ailleurs l’utilisation d’un espace par type d’activité aidera également à rassurer. Ce qui n’est pas négligeable pour certains profils de jeune. Pour l’anecdote, en ayant tardé à débuter la classe ce vendredi matin (la «maîtresse-maman » étant accaparée par d’autres missions devant être résolues !), j’ai surpris mon fils de 3 ans créant seul l’espace que nous avions précédemment aménagé pour cette activité.

3.     Aménager l’espace selon les besoins de l’entourage.

J’ai aménagé mon espace, j’ai tenu compte de mon activité actuelle, mais je vis avec d’autres personnes, comment faire ?

Tout d’abord, il faut avoir à l’esprit que l’équilibre est dynamique. C’est-à-dire qu’il faut régulièrement y apporter des modifications pour le maintenir dans le temps. Il faut donc trouver l’équilibre pour tous, tout en ayant à l’esprit que cela ne peut être parfait pour chacun. Comme vous l’avez compris, il va falloir faire des concessions de part et d’autre pour trouver une harmonisation au sein de la famille. Si  chacun est amené à faire un bout du chemin pour atteindre ce but, nous savons aussi que « équité » n’égale pas avec « égalité ». Et donc, que certains pourront plus facilement s’adapter à leur environnement que d’autres. Privilégier l’adaptation de l’environnement de celui qui a des besoins spécifiques semble donc d’une haute importance. Néanmoins les besoins des autres membres de la famille ne doivent pas être négligés pour autant. Chercher l’équilibre en privilégiant les besoins environnementaux particuliers sans oublier les besoins environnementaux individuels.

4.     Aménager l’espace selon des besoins spécifiques.

Leur besoin spécifique est important. Dans ce cas, ce besoin doit être pris en compte de façon privilégiée. Il faut donc adapter l’espace pour leur permettre de le satisfaire dès que possible.

Comment faire pour ceux qui ont un besoin kinesthésique important ?

Leur besoin de bouger est sérieux. Le satisfaire favorisera la réalisation des activités plus statiques tels que les travaux sur table et les activités calmes. Ce besoin de mouvement influencera également probablement les durées d’activités statiques, nous en reparlerons dans la gestion du temps.

Quelques exemples : réaliser un travail sur table sans chaise ou assis sur les genoux ou sur un coussin, ou plusieurs coussins pour rendre l’assise mobile ; réaliser une activité de mémorisation installer la tête en bas sur un canapé n’est pas à proscrire si cela correspond aux besoins kinesthésiques de la personne. Si la situation devient « dangereuse », c’est que le besoin de mouvement est plus important que l’activité en cours, et dans ce cas il faudra accepter de passer à une autre activité, dans un autre espace mieux adapté à la situation.

Comment faire pour ceux qui ont un niveau d’attention fluctuant ?

Leur besoin de diminuer certaines stimulations sensorielles est important. Ce besoin influencera également probablement les durées d’activités statiques, nous en reparlerons dans la gestion du temps.

Quelques exemples : limiter les stimulations auditives avec le port d’un casque ou de bouchons d’oreilles ou de coton ; limiter les stimulations visuelles en utilisant une barrière visuelle ou en aseptisant l’espace visuel (en gros, enlevez tout ce qui n’est pas utile).

Comment faire pour ceux qui ont un niveau d’engagement fragile ?

Il est parfois difficile de s’engager dans une activité, d’autant plus lorsque notre organisation spatiale et temporelle est bouleversée. Souvenez-vous que pour s’engager dans l’activité les notions de plaisir et d’objectif sont très importantes. Modifier le support pour travailler la même compétence peut donc être une solution. Avoir des objectifs à atteindre reste donc primordial.

5.     Aménager de façon fonctionnelle pour harmoniser les besoins de l’entourage et favoriser l’autonomie

L’aménagement de l’espace est un outil puissant de régulation des activités et de « l’ambiance ». Observer les situations difficiles, en se plaçant du point de vue des enfants, et en réfléchissant aux différents rééquilibrages qui seront bénéfiques, permet toujours d’améliorer la situation.

Un aménagement adapté et pensé favorise l’autonomie et la libre expression créative. Avec un mobilier adapté, l’enfant trouve une grande liberté de déplacement et d’action, il peut s’approprier l’espace et devenir plus autonome. Ce cadre ludique et adapté libère ainsi l’adulte de l’autorité qu’il serait amené à utiliser naturellement.